"mais résulte en réalité d'un jeu complexe de fantasmatique et d'images de soi qui implique la société toute entière, producteurs et consommateurs", tu peux développer?
Ouais "je peux le faire". L'identité "noire" des "niggers and bitches", de la violence, des pimps, etc, qui est véhiculée par un certain hip-hop (mais aussi la blaxploitation ou les humoristes provoc, comme dit dans le post) dans les médias de masse, est construite de façon complexe par une industrie culturelle. Complexe, car on ne peut pas dire que ce soient seulement les Blancs qui auraient créé cette image pour perpétuer des images racistes, ni que ce soient seulement les Noirs. Le public qui consomme ces produits est majoritairement blanc et de classe moyenne, mais comporte aussi pas mal d'afro américains, de latinos, etc. Du coup l'identité qui ressort de cette industrie du divertissement est une image construite par le jeu de l'offre et de la demande : c'est ce que les consommateurs ont envie de voir qui détermine ce qui va marcher, ce qui va envahir MTV, etc. Il y a des milliards d'interviews de rappeurs ou de producteurs noirs qui semblent un peu s'excuser de propager des clichés racistes hyper anciens comme celui de la femme-noire-sexuellement-disponible , mais qui expliquent que "c'est ce que les gens veulent voir", "c'est ce qui fait du fric", etc.
Le "jeu complexe" dont je parle c'est cette négociation bizarre des acteurs de cet échange culturel, producteurs et consommateurs. Dans les deux camps il y a des Blancs et des Noirs, et les rôles respectifs de chacun sont difficiles à démêler. En s'identifiant à ces images, les acteurs noirs de l'industrie du divertissement (artistes, producteurs) sont assurés de se faire du fric, car ils répondent à une demande du public. Mais en même temps, cette image d'eux mêmes, ils l'ont à la fois décidée et pas décidée. C'est pour ça que je dis que c'est un jeu complexe d'image de soi et de fantasme. Pareil pour le public afro-américain: la plupart des gens avec qui je parle me disent qu'ils écoutent du hip-hop et s'identifient plus ou moins avec les images de "nigga" ou de "biatch", mais qu'en même temps c'est pour rire et qu'ils ont peur que les blancs y croient vraiment, etc...
Bref, l'identité "noire"de l'industrie du divertissement s'est construite en perpétuant pas mal de stéréotypes, mais qu'il est difficile d'attribuer de façon univoque à un des acteurs de cette industrie. Si tu veux, c'est dur de dire que c'est la faute du public blanc ou du public noir, des producteurs blancs ou des producteurs noirs, de façon manichéenne. Ce sont des stéréotypes qui sont là, qui s'échangent, qui reprennent des fantasmes du blanc sur le noir de façon à la fois ironique et pas ironique, selon la personne qui les consomme.
J'espère que ma réponse t'a éclairé sur mon propos, merci de lire le blog et la prochaine fois signe ton comment stp.
pour rebondir sur l'affaire Kramer, un petit article de cnn dans lequel le journaliste dresse une typologie des excuses publiques des stars coupables propos racistes ou antisémites: http://edition.cnn.com/2006/SHOWBIZ/12/01/asorry.year.ap/index.html
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