Thursday, January 25, 2007
ton string est orphelin

Disco D, le Dr Dre de la musique pour fesses, ne fera plus retentir le son ghettotech dans le hip hop mainstream. Il s'est suicidé dans la nuit de lundi à mardi, sans doute rongé par la culpabilité après avoir produit des sons pour l'infâme Kevin Federline.

Wednesday, January 24, 2007
Wooster collective
Tuesday, January 23, 2007
Un petit air de bal musette...

“I philosiphies about glocks and keys
Niggas call me young black Socrates”
Puis au refrain, cette utilisation d’un vocable du langage anglais soutenu, « obnoxious », associé à l’amour de la mère, que l’on retrouve notamment dans la culture chrétienne occidentale (inutile de citer la longue liste des œuvres faisant l’éloge de la mère dans notre culture).
Petite définition :
Etymology: Latin obnoxius, from ob in the way of, exposed to + noxa harm -
1 archaic : exposed to something unpleasant or harmful -- used with to
2 archaic : deserving of censure
3 : odiously or disgustingly objectionable : highly offensive
Le deuxième couplet par Malice est tout entier une ode à la culture européenne. D’ailleurs, ceux qui s’amusent à lire les paroles sur OHHLA par exemple, verront l’incapacité culturelle à retranscrire toutes les références du texte. Après une courte hésitation, voici comment est retranscrit le couplet sur OHHLA :
( http://www.ohhla.com/anonymous/clipse/hellhath/so_sorry.clp.txt )
“From Frankford to Colon… Oslo to Sweden

From Italy's Milan to the shores of Nepali
Now I consider Ferrarian Salvador dollies
I'm no longer local, my thoughts are global
Thats why I seen distance, son expand ya vision
Even adored by Norwegian woman, blonde hair and blue eyes”
Ce couplet, le voici, sans faute :
“From Frankfurt to Cologne… Oslo to Sweden
From Italy's Milan to the shores of Napoli
Now I consider Ferrari and Salvador Dali
I'm no longer local, my thoughts are global
That’s why I seen distance, son expand ya vision
Even adored by Norwegian woman, blonde hair and blue eyes
I'm gettin back with a vengeance
Whip it like they want me all attached to the kitten
And they wonder in these raps if I'm kiddin...huh..”
Ce petit tour d’Europe - sûrement une réminiscence d’une tournée européenne – autant géographique que culturelle (Salvador Dali), se termine par la référence assez étrange à la femme norvégienne, très aryenne, puisque blonde aux yeux bleus. Cette volonté d’entrer dans le monde de la culture, de s’y ancrer, est manifeste dès lors que les deux mc’s théorisent leur art, ici en nommant leur texte comme étant de la Ghetto literature, mais surtout dans le morceau « Hello New World », dans lequel Pusha T redéfinit avec justesse sa poésie :
“See, I was 16, eyes full of hope
Bagging up grams at the higher dough
The news called it crack, I called it Diet Coke (Ohhh!)
At the same time, hiding from mama, dodging the drama
Fuckin plenty bitches while ducking the baby mama
I found poetry, excuse me, Floetry”
Et ce terme-là, qu’il est, à mon avis, le premier à utiliser, définit sans équivoque la différence de poids entre la poésie – en perte de vitesse, qui se meurt dans la littérature suffo

Si bien sûr, il y a ailleurs une référence à la Floetry, autre que le nom de cette chanteuse r’n’b britannique, je suis preneur.
Pour conclure sur ce trou d’air d’accordéon déplié, je citerai un autre théoricien du flow, Illa Ghee, camarade de Prodigy de Mobb deep, qui sur le morceau obscur « See you cry » dit au passage :

la france en pleine gueule

Rien de tel dans mes impressions de retour au pays natal, pas de stupéfaction transnationale ou de phénomène de désaccoutumance / réaccoutumance... jusqu’à ce que j’allume MTV pour une bonne vieille séance clips. Là, je dois avouer qu’à la façon d’un Borat à télécommande, je me suis pris en pleine gueule l’esthétique « hip hop français », une des seules choses dans ce pays qui ne traverse vraiment jamais l’Atlantique. A New York, la moindre daube cinématographique française est consacrée film culte, et les battles royales entre Royal et Sarko font un excellent sujet de conversation entre gens éduqués ; mais tout ça, par contre, c’est 100% exclusivité hexagonale :
Shy’m - victoire
Kamini - marly gomont
Medhy custos - Elles demandent
Vitaa - à fleur de toi
Je remercie donc MTV France pour m’avoir donné mon seul authentique « choc des cultures ». Et dire que certains voient dans cette chaîne un vecteur de l’américanisation de notre culture nationale.
P.S. : tout ça me fait repenser à une conversation assez marrante que j’ai eue avec une meuf pimpante à Harlem, probable mytho qui prétendait sortir avec un proche collaborateur de Jay-Z et fréquenter tout le gratin du hip hop new yorkais. Après avoir discuté rap pendant une demi heure, il me vient l’idée étrange d’évoquer le hip hop français. La meuf éclate alors de rire comme si je venais de lui dire la chose la plus folle qu’elle ait jamais entendue, et une fois son hilarité calmée, me demande comme pour vérifier que je ne plaisantais pas : « You REALLY have such a thing ??? » Je pouvais voir dans ses yeux la collision brutale de deux concepts inconciliables, le français chétif à lunettes et béret qui sirote des vins raffinés dans des villes sous développées, et le rappeur ricain qui verse du Cristal sur des seins en plastique (dont les siens, probablement). Et d’ajouter : « Do you... do you even have people of color back there ?? » Chère meuf-qui-fait-partie-du-milieu, si tu lis ce post et que tu te reconnais, clique sur les liens ci-dessus et prends ça dans ta face.

Monday, January 22, 2007
Un peu d'air frais

Etant aux 3/4 paranoïaques et pour 1/4 lucides, il n’a pas échappé à l’équipe de Weak Tactics que dans les recoins les plus sombres d’Internet les langues se délient et le fiel se déverse par torrents au sujet de notre blog. Trop de blabla, trop de plagiat, trop de théories fumeuses, trop de texte dans les posts, il serait sage pour nous de nous renouveler et de partir sur des bases saines.
Un grand « allez vous faire foutre » à tous ceux-là. Persévérant dans nos tactiques bancales et notre crédibilité factice, c’est avec fierté que nous accueillons à partir d’aujourd’hui, et pour la première fois, un invité sur ces pages : Nemanja de Keep It Fake. Pendant une paire de semaines il nous gratifiera de quelques posts. Petite présentation de l’interessé, pour commencer :
Il n’est jamais évident de se présenter. On a tendance à faire des sommes, à se soustraire à l’exercice, et puis finalement seule la facilité nous permet d’exister. Je ne suis qu’un semi-gangster, encore une entité mathématique, une moitié, une division… Seulement, sans aucune technique particulière, mis à part celles que la vie a bien voulu faire de l’expérience subie car subite ; un peu serbe, seulement de trois doigts de chaque main, à quoi peuvent bien servir les deux autres ? un peu littéraire, de bac + 5 (je ne connais pas le résultat de cette somme-ci) ; pas très tic, plutôt ironique, salement critique, sans frontières bien précises, je suis un état, entre le lamentable et le revolver qui me sert de coussin. Quand je rêve, j’appuie sur la gâchette, ça ne me réveille pas, mais le coussin devient plus léger, tout comme mon sommeil. Car un revolver avec une balle en moins, c’est un jeu en devenir, une roulette russe qui s’annonce, un conflit qu’on altère, un mec schizophrène qui n’a pas d’autres moyens que de déblatérer ici et là, sous peine de se tuer, il écrit sur les fruits, sur les fakes, et maintenant avec des semi-gangsters. Deux demi-gangsters, ça na jamais fait un gangster, mais ça fait déjà un gang. Alors sortez vos coussins de vos culs. Je ne le ferai pas pour vous.

Mikah 9 - Live @ Cassiopeia, Berlin, 18.01.07
A l'époque, le journalisme gonzo était cool, audacieux, psychédélique, provocateur, à l'image des rêves de libération qui animaient la jeunesse. Raconter l'expérience vécue plutôt que la version officielle d'un évènement, c'était mettre en valeur la vie réelle plutôt que les institutions. Aujourd'hui on a bien retenu que le monde officiel est une illusion sans valeur, mais la vraie vie est devenue lo-fi, losée, lyophilisée (cette formule un peu naze n'est bien sûr la que pour illustrer le passage de Hunter Thompson à la prose Inrocks).
Voilà donc à quoi pourrait ressembler le journalisme gonzo d'aujourd'hui.
18 janvier, le préavis de tempête s'est répandu comme une onde de choc sur la ville de Berlin. Partout dans la capitale, les gens frissonnent, pas tant de froid que d'anxiété devant les rumeurs : vents de 250 km/h, 8 morts lors de la dernière tempête... Comme l'a expliqué Baudrillard, les médias sont désormais plus réels que la réalité elle-même : sans l'hystérie collective, j'aurais sans doute à peine fait attention au vent un peu fort qui ralentissait mes pas. N'empêche, sur le chemin du Cassiopeia, je me sens l'âme d'un jeune romantique allemand qui brave les éléments pour aller voir les passions se déchaîner sur scène dans un jeu de miroir avec l'eau, l'air, et le feu des éclairs qui illuminent la ville.

Bon, et bien ce ne sont pas les 30 personnes dans le hall qui viendront confirmer cet élan d'impétuosité. Les habituels dreadeux aggro berlin (dédicace à MfDoob !), les trois jolies breakdanseuses et, noté-je avec plaisir, plus de freaks que d'habitude. L'une de ces difformités qui font tout le charme de Berlin vient me parler, elle est suisse, son hoodie rouge couvre mal sa moustache et surtout elle cherche de la weed. Tout comme la demi-douzaine d'autres individus qui m'accostent. Finalement, je sympathise avec Steve (ou Bob ou Kevin, peu importe), un californien en sweat Hieroglyphics et nous allons ensemble regarder le début du show de Mykah.
Pour ceux qui ne connaissent pas le bonhomme, Mikah 9 de Freestyle Fellowship est un des types qui a révolutionné l'art de l'improvisation rappée au début des 90s. Et en effet le type rappe comme un dieu : flow à 10000 à l'heure sans effort, syncopes imprévues en-veux-tu-en-voila, paroles souvent bien vues et toujours cohérentes, et le truc en plus, un phrasé mélodique qui se rapproche de solos de jazz. Et que dire de plus ? Sans doute des idées et des observations plus fines et précises, si mon compère américain ne s'était pas mis en tête de me faire partager ses six grammes d'herbe en l'espace d'une heure. Les joints sont déjà roulés, et il a à peine le temps de me dire de les finir qu'il en allume un autre jusqu'à ce que mon cerveau aille aussi lentement que Photoshop sur PC et que mes mains suivent moins le rythme que je ne suis la campagne des présidentielles 2007.

Manque d'intérêt pour la politique, la drogue pour s'assommer et pas pour s'éveiller, les promesses d'exaltation qui finissent sous deux minutes d'applaudissements d'un public aussi chaud qu'août 2006. La preuve est faite, ce n'est pas pour rien que notre époque s'écrit en SMS et en skyblogging plutôt qu'en gonzo journalisme.

Wednesday, January 17, 2007
Soldes

Pour nos lecteurs de Paris, Cologne, New York et L.A. : les éditions TASCHEN vident leurs stocks. Leurs entrepôts dans ces quatre villes proposeront, du 18 au 20 janvier, des rabais de 50 à 75% ce qui peut valoir le coup.
[Lien] http://www.taschen.com/pages/en/events/index.htm?title=warehouse

Tuesday, January 16, 2007
The Sure Shot
Je voudrais en profiter pour m’arrêter justement sur cet exemple et parler un peu de la photographie et de son rapport au hip-hop. Le mouvement étant caractérisé par le rôle majeur de l’imagerie, qui véhicule ses valeurs - à l’instar d’autres courants comme le punk ou le métal - les photographes y ont forcément joué un rôle à la fois de témoins et de créateurs. La dimension sociale du mouvement a par ailleurs redoublé cet aspect pop d’un autre plus naturaliste. Le photographe hip-hip ne fait pas autre chose que n’importe quel photographe : il observe et enregistre le monde qui l’entoure, tout en participant par ses clichés au façonnement de modèles et de modes. Il n’y a pas d’esthétique spécifique à cette photographie, contrairement à la musique rap ou au break. À partir de 1980 environ, les photographes se tournent vers les différents signes visuels de la culture, que ce soient les graffs qui foisonnent sur les murailles urbaines ou les trouvailles vestimentaires excentriques de b-boys. Mais la figure de proue du mouvement, son incarnation mythique, c’est avant tout le rappeur ; et les grands noms de la photographie hip-hop sont presque tous des portraitistes doués, qui sont parvenus à donner une dimension "plus-grand-que-nature" à des stars du mic - à les faire passer à la postérité en créant des icônes particulièrement emblématiques. C’est assez évident si on observe des clichés des maîtres du genre, aujourd’hui consacrés : Jonathan Mannion, Chi Modu, Carl Posey, Josh Cheuse, ou dans un style un peu différent Janette Beckman.
Leurs techniques n’ont rien de particulier, mais elles sont employées de façon à mettre en avant les symboles de la culture et à faire passer le rappeur dans une dimension supérieure, à en faire une icône. Au premier coup d’œil, on peut avoir l’impression que toutes ces photos sont identiques et qu’elles se contentent d’accumuler les objets-types du hip-hop - bijoux, t-shirts extra-larges, etc - associés à des postures conventionnelles. Mais une bonne photo justement fait un usage spécial de ces symboles et de ces conventions pour montrer la " personnalité " associée au rappeur, son art et son message. C’est un type de photo pop qui doit montrer toutes les ambiguïtés de la figure du rappeur, à la fois frimeur et intime, conscient et nihiliste.


Ce portrait de Busta Rhymes par Jonathan Mannion est assez connu, à tel point qu’il est




Dans tous les portraits précédents, les rappeurs gardaient malgré l’originalité de chaque photo une posture emblématique du hip-hop. Face à l’objectif, sûrs d’eux - à l’exception de Tupac qui retournait (no pun intended) cette convention. Les portraits de Carl Posey, très connus eux aussi, témoignent d’une évolution récente vers une certaine sophistication, une mise à distance des canons du style. La photo hip-hop n’a plus peur d’être arty.




Thursday, January 11, 2007
r.kelly en plastique à l'échelle 1
Wednesday, January 10, 2007
"UN MYSPACE BIEN SOUS TOUS RAPPORTS"
Au moment de l’arrestation, l’adresse myspace est diffusée à grands pas sur le net ; la plupart des articles qui traitent de l’affaire mentionnent l’existence de la page web perso de Tom Stephens. Comme si cette révélation pouvait constituer une pièce à conviction, un support riche à décomposer et décrypter. Un emplacement déclencheur de suppositions et de fantasmes, destiné à tout le monde.
Une fois le myspace de Tom Stephens rendu inaccessible : les journaux se chargent de décrire le myspace du meurtrier présumé. La description du Guardian reste clinique , peut être conceptuelle ( en référence aux tautologies de josef Kosuth) ; l’idée du myspace « bien sous tout rapport » - mais-blindé-d’évidences est quand même sous entendue.
Les informations disséminées sont quelquefois déprimantes ; elles frôlent l’inintéressant, le prosaïque, voire le ridicule :
« The grainy main photograph on the 37-year-old's profile on the top social networking website shows him smiling and wearing a fishing hat. He has eight people listed in his "friends space".
Clicking on the photographs section reveals six images of Mr Stephens, including one in which he is holding up a can of custard and another in which he appears to be wearing eyeshadow.
There are also lots of images of the 1970s cartoon character Hong Kong Phooey, who Mr Stephens describes as "my hero!".
he says he does not watch television "very often". »
Ridicule surtout lorsque le seul intervenant de la page myspace de Tom Stephens fait une apparition :
« Only one of his MySpace contacts, Sebastian, of Merseburg, Germany, has left a message on Mr Stephens's page. Sebastian writes: "Heya Tom crazy football guy, greets from Germany." »
Quelques phrases sont censées dégager des traits psychologisants du myspaceur :
« On the section about whether he has or wishes to have children he says he "loves kids but [they are] not for me" .
In the companies section, he says he is a "team leader" and has worked for Tesco "from 1997 until they sack me".
Where he is asked to describe his favourite film he jokes "sorry I haven't starred in any". »
On note pas mal d’informations du guardian qui tendent à prouver le caractère ambigu, énigmatique du myspace de Tom Stephens ; laissant par ci par là des inquiétudes et installant des atmosphères de danger :
« He has a profile on the MySpace website in which he calls himself "The Bishop".
Playing in the background when you open his profile page is a classical piece of music, Canon in D Major by Johann Pachelbel.
He describes himself as straight, single and says he is using the site for "dating, serious relationships, [and] friends".
Mr Stephens says he is "athletic" and his interests are most types of "keeping fit", and going on days and nights out. »
Photographie de Tom stephens sur sa page myspace
Le lendemain de l’arrestation de Tom Stephens : un autre suspect considéré comme plus sérieux est interpellé. Le détenteur du myspace est écarté de l’affaire.

Sunday, January 07, 2007
pour enterrer définitivement 2006
