Wednesday, May 31, 2006
Concert : KRS ONE, Substage, Karlsruhe, 30.05.06
« Substage », trois mètres sous la surface de Karlsruhe, entouré de b-boys teutons à peine pubères. A peine le temps de me sentir perplexe face aux groupes locaux et à leur incompréhensible langue, que, le visage caché par la capuche, Il fait une première apparition. Son T-Shirt arbore : « I am hiphop ». Ca ne veut pas dire qu’Il est hiphop ; ça veut dire JE SUIS LE HIPHOP !
KRS-ONE, son gros nez, ses gros yeux et sa grosse voix débarquent tous sur scène, en compagnie de Busy Bee et d’un obscur MC « S-5 ». Ils nous balancent un gimmick éternel parmi d’autres : « The real hip-hop is over here » Je commence à jubiler : KRS a l’air aussi vitupérant que sur skeud, il tire des têtes de cartoon, et déborde d’énergie comme une Vodka Redbull. C’est l’heure, les classiques vont pleuvoir et ça démarre bien avec Rappaz R in Danja et Move Ahead.
Sauf qu’on se rend vite compte que ses tubes sont expédiés en un couplet/un refrain : vite fait. Un best of, ce n’est pas du tout l’objet de ce concert. Ce n’est pas pour rien que KRS se fait surnommer le « Teacher » : il est bel et bien venu délivrer à la ville de Karlsruhe un cours magistral de hip-hop, de philo freestylée, une leçon de vie.
Cela m’apparaît d’abord quand le « Chief Rocka » Busy Bee se lance : ce vétéran dont les battles dans le film culte Wild Style (1982) ont fait rêver 90% des fans des hip-hop semble a première vue en pleine décrépitude. Dreads sales, peau usée, regard éteint, tout cela disparaît quand il entonne ses fameux couplets tirés du film. Franchement, c’est un truc à voir une fois dans sa vie : quand il s’y remet, il rajeunit, son sourire se lève jusqu’à percer le plafond et inviter les rayons du soleil dans la salle. Il a de nouveau 18 ans et c’est tout l’enthousiasme juvénile de ces ados new-yorkais qui ont révolutionné la musique pop qui se saisit de l’auditeur, en tout cas de moi.
Et pendant une heure et demi, KRS et ses acolytes vont nous démontrer que le hiphop c’est surtout ce putain de feeling qui à partir de trois fois rien crée de la magie rythmique et positive. KRS passera bien vingt-cinq minutes à hurler à son DJ de ralentir et d’assombrir le beat : il veut nous dit-il nous mettre dans un état de t r a n s e. Et sur ces beats toujours plus lents et hypnotiques, il freestyle sans technique, sans vocabulaire, sans autre chose que ses tripes, le fond de sa pensée. Il n’est pas là avec des bijoux sur le cou, il n’est pas sur MTV, il est là pour nous dire du fond de son cœur que chacun doit s’exprimer. Ce n’est pas la police ni l’Etat qui doit nous dire ce qu’on a à faire, c’est ce qu’il y a en nous, notre art, notre vie : le hiphop quoi.
On comprend là que le hiphop ce n’est pas être auditeur : c’est participer, vivre. Des breakers du coin montent sur scène, ils dansent mal et les 3 MCs s’en foutent, ils nous disent juste de balancer les mains en l’air. Puis ils appellent les MCs présents dans l’assistance à partager le micro avec eux. La moitié rappent n’importe comment, je crie, je saute, ça marche, le hiphop existe et je l’ai rencontré. Un gars en fauteuil roulant se fait hisser sur scène, il prend le mic, toaste un peu. Il lâche « It’s a once in a lifetime shit » et commence à beatboxer. C’est bancal, maladroit, c’est beau, KRS rappe comme un ouf par-dessus et il jubile autant que nous. Sautant dans le public, il rappe de la fosse. A notre hauteur. Autour de lui le cypher se forme et l’entoure dans ses pérégrinations qui l’amènent tout au bout de la salle. Prophétique, il se hisse sur le stand de merchandising du Temple Of Hiphop et rappe de plus belle, nous enjoignant à le suivre.
J’en peux plus, ça fait des années que j’écoute du rap, que je m’investis à ma mesure dans cette culture et jamais je ne me suis autant senti le vivre, en faire partie. Un marqueur à la main, le Teacher dédicace tout ce qui bouge, CDs, t-shirts, Nike Air. Je suis juste devant, je me dis il me faut aussi une trace mais quoi, je n’ai rien sur moi ? En quelques secondes l’idée vient et c’est la bonne, ma main se lève, il signe : ma carte d'identité.
Je suis désormais un citoyen du hiphop, l'autorité qui signe mes papiers n'est plus une préfecture policière (That’s the sound of the police, mini-émeute dans la salle !) mais KRS, le hiphop en chair et en os, sans chaines et sans or. A la base je suis un gros cynique, mais là, l’espace d’un instant : j’y crois.
willkommen zum fussball
les fous furieux sont parmi nous
Ivre et sans motivations particulières, un adolescent de 16 ans originaire de neukolln, opérait à l’aveugle : au hasard, il agissait dans la masse à coups de couteaux ; créant un mouvement de panique parmi les 5000 personnes présentes.
Un porte parole de la police a dit : « c’est l’enfer ici ». Une des victimes affirmait être porteuse du virus du sida et les autorités redoutaient que d'autres personnes agressées puissent avoir été contaminées par du sang resté sur le couteau de l'agresseur.
On compte plus de vingt-cinq victimes, dont quelques-unes blessées grièvement. Personne n’est mort, même si un premier bilan faisait état d’une personne ayant succombé à ses blessures.
La chancelière Angela Merkel a qualifié les agressions d’« évènement horrible ». la coupe du monde de football est imminente et le ministère de l'Intérieur dit « prendre toutes les mesures imaginables pour assurer la sécurité, comme cela n'a encore jamais été le cas en Allemagne". La sécurité est la priorité numéro un.
Trois millions et demi de personnes sont attendues lors des événements, dont un million d'étrangers. On fait état d’une recrudescence de crimes racistes en Allemagne, particulièrement en ex RDA, surtout dans la région de Berlin. C’est ici que le parti néonazi NPD est le plus fortement implanté. La chancelière allemande a lancé une mise en garde: "Celui qui dans notre pays veut menacer, agresser ou qui plus est tuer quelqu'un parce qu'il a une autre couleur de peau ou qu'il vient d'un autre pays doit s'attendre à être sanctionné avec toute la sévérité prévue par notre Etat".
Touch It Remix
Après quelques secondes d'hommages larmoyant à un quelconque mort, (zappez la première minute), ce clip est une vraie galerie de curiosités à la Raymond Roussel, entre des choeurs d'enfants qui reprennent Busta Rhymes qui reprend du Daft Punk, Papoose avec le nom de chaque borough tatoué sur chaque doigt, et Mary J. Blige qui rappe !
Tuesday, May 30, 2006
adding ads (ça casse le truc)
lu sur le blog blogspot le plus con - cette meuf en tient une sacrée couche -
à corriger absolument:
"Fourth Time - La fausse Pouffiasse qui lisait Deleuze.
Je prolonge, avec colère, mon petit leitmotiv d'hier! Gros gros coup de gueule.Vous pensez vraiment que être à la mode = être une pouffiasse = être une conne ? C'est pas si simple mes cocos. Est-ce que s'habiller chez Diesel revient à se faire faire une trépanation? Je ne pense pas. En tous les cas pas pour moi. Je sais comment les gens me jugent. C'est vrai, j'aime bien les logos, mais après tout c'ets mon droit, et puis payer 150 euros pour un t-shirt blanc sans aucune distinction, très peu pour moi. C'est vrai, j'aime bien Vuitton, mais c'est de la super qualité, fait en France, pas comme ces marques genre Nike qui exploitent les enfants du tiers monde!
Nous ne sommes pas assez pauvres pour lutter.
J'en ai marre des clichés. Oui, je porte des sacs Longchamp. mais OUI, j'arrive à écrire en français correct, sans langage Texto. Je suis fatiguée par vos clichés à la con. En plus, vous, pseudos "ouverts d'esprit", punks, goths, etc, vous êtes les premies à nous juger comme superficielles, stupides, etc. Faut vous le dire en croate qu'une ceinture Gucci ne vous prive pas automatiquement de vos facultés mentales hein? Nous au moins, quand on se sent mal, on a pas besoin de s'habiller en noir pour vomir notre malheur à la tête de la terre entière. Quand on est défoncé, on a pas besoin de s'habiller avec des serpillières aux couleurs de la Jamaïque pour revendiquer notre état second. Quand on a la haine de ce qui nous entoure, on a pas besoin de se mettre en jogging Lacoste, avec des blings blings, et de marcher en canard pour faire comprendre aux autres qu'on les fucke. Les superficiels, c'est vous. Pas nous.
Alors si vous vous voulez intelligents est ouverts, excusez-moi mais vous n'en faites pas preuve en nous critiquant. Vous êtes jaloux, c'est tout, à notre place, vous iriez vous défoncer en rallye, vous flamberiez un RMI par soir en Cristal Roederer comme tout le monde.
Vous me faites pitié. Et puis vous êtes stupides. "Fashion-Victim": victime de la mode. Victime? Mais bordel victime de quoi? Personne ne me force, comme ces espèces de clubbers qui économisent six mois pour s'acheter un pauvre t-shirt Energie rose (sinon les pauvres chou ne retrent pas dans leur boite pourrie. Tous aux Planches moi je dis spécial dédicasse à l'équipe de Deauville), à acheter, je le fais parce que je suis née dans l'Avenue Montaigne, c'est ma vie. Mais vous ne pourrez jamais me comprendre: je suis trop superficielle, haha!
Allez, bon vent, bande d'intolérants dévorés par l'Envie. Rappelez-vous, "escarpins" = "goût", et non pas "aliénation"
Constance. "
ANT TRAP
Monday, May 29, 2006
"Peut-on encore apprendre quelque chose sur Internet ?"
De plus en plus souvent l'honnête nerd se voit chargé de la tâche ingrate de recopier d'absurdes chaînes de caractères d'une image, plus ou moins codée, vers une zone d'input. Dans le but, nous dit-on, d'éviter les inscriptions automatisées.On appelle ça un Test de Turing à l'envers : un Captcha.
Dans le test de Turing normal, un ordinateur simule une conversation : si son interlocuteur humain se laisse piéger et ne peut pas le différencier d'un véritable homme, le Test est réussi. C'est un test où l'ordinateur essaie de prouver qu'il est un humain.
55 ans plus tard, le Captcha nous montre bien que ce genres de questions sont dépassées : L'HOMME QUI DOIT RECOPIER UN CAPTCHA DOIT AU CONTRAIRE PROUVER QU'IL N'EST PAS UN ROBOT. C'est pour réserver l'accès à certaines ressources d'information aux seuls humains, et les interdire aux logiciels, que l'on nous impose cette tâche. La prochaine fois que vous remplissez un Captcha, n'oubliez pas de penser à Blade Runner.
Mais le devoir est, à ce que disent certains, le prix à payer pour la liberté. Et cette liberté, l'homme l'affirme par son pouvoir de déchiffrer, derrière le déluge de créativité artistique que suscitent les Captchas, le message codé. Trouver du sens dans l'art est donc le seul attribut qui permet encore à l'homme de se distinguer de la machine. Revanche de l'homme sur la machine ou premier acte de la guerre d'infiltration qui nous opposera à nos créatures ?
En attendant, Weak Tactics vous propose l'oubli durable de tout cela dans l'emoi esthétique que suscitera, nous en sommes certains, ce petit florilège de Captcha, étranges, insolites, beaux.
encore mieux que Christophe de la nouvelle star
"la soul music, des sensations offline"